La revue de TECH [JUIN 2024]
Édito
Bonjour à toutes et à tous,
Juin va être un moment important pour la souveraineté européenne : l'élection des députés qui représenteront les pays membres pour les 5 prochaines années.
Avec une prévision de plus de 50% d'abstention, on peut dire que l'Europe, ça ne parle pas aux Français...
Et pourtant, face à un monde qui évolue en permanence, je suis convaincu que l'Union européenne est la seule solution, qui nous permette de faire face aux défis qui nous attendent :
• Souveraineté vis-à-vis des États-Unis et de la Chine;
• Dérèglement climatique;
• Perte de confiance envers les politiques;
• Conflit mondial et risques d'escalade;
• et j'en passe...
Alors peut-être que la politique Européenne peut vous sembler éloignée ou ne pas influer sur votre vie. Et pourtant elle impacte votre quotidien sans que vous ne vous en rendiez toujours compte.
Bref, le 9 juin prochain, allez voter !
En bref
- La fin de la mode de l'IA ?
- Supprimez ses emails, l'intention est bonne, mais l'impact est faible...
- Oui, les robots vont supprimer des emplois, et c'est pas si mal !
- Le pass Navigo numérique grâce à Apple wallet. Oui, mais..
- Neuralink en passe de "soigner" les handicaps moteurs ?
- La course à l'IA repose sur l'esclavage moderne. (en anglais).
- C'est quoi l'informatique quantique ?
Les 5 actus d’avril 2024
Les entreprises françaises sont déjà en retard au sujet de l'IA.
Selon une étude d'OpinionWay, 93% des dirigeants considèrent l'intelligence artificielle générative comme une réelle révolution. Pourtant près de la moitié des entreprises françaises n'ont pas encore entamé de projet d'intégration de l'IA au sein de leur entreprise.
Le facteur de ce retard ? La difficulté à se projeter.
90% des personnes interrogées dans l'étude sont persuadées que l'IA va apporter dans le futur de l'innovation sans pour autant s'interroger sur l'impact actuel de l'IA. Aujourd'hui les cas d'usage peuvent sembler plus proches du gadget et pourtant ils permettent déjà un gain de temps considérable au sein des entreprises.
Ce problème de projection semble cependant moins toucher les TPE/PME qui bénéficient de leur fonctionnement agile pour tester rapidement et à moindres coûts des cas d'usage de l'IA.
Depuis plusieurs mois, l'IA a changé d'ère. Auparavant uniquement limitée à un jeu de question-réponse, l'IA a désormais accès à des outils qui lui permettent d'aller plus loin dans la communication réelle virtuelle. Cette évolution ouvre de nouvelles possibilités aux entreprises.
Dans le même temps les start-ups qui se vantaient de vouloir révolutionner notre quotidien essuient échec sur échec : Rabbit RQ le smartphone-killer qui est en fait un smartphone, AI pin qui voulait faire entrer l'IA dans notre quotidien qui est finalement un gadget cher et inutile (ils sont d'ailleurs à vendre si l'aventure vous intéresse).
Au final, les entreprises françaises restent pragmatiques et se demandent si finalement l'IA n'est pas un e-nième mode éphémère, qui va leur coûter de l'argent et ne rien leur apporter.
Personnellement, je pense que la réticence à intégrer l'IA dans l'entreprise est liée à notre culture qui a peur de l'innovation. La meilleure solution est donc selon moi de faire de l'IA sans parler d’IA.
Facile à dire... plus compliqué à faire...
Supprimer ses mails, l'intention est bonne, mais l'impact est faible...
Faire le tri de ses mails, c'est la version moderne du pipi dans la douche, l'intention est bonne, mais il y a mieux à faire...
Le 14 mai, l'ARCEP a publié une étude sur l'usage du numérique en France, et les résultats mettent en avant la bonne volonté des Français, mais des actions inefficaces. Cette étude fait ressortir une triste réalité : l'écologie est devenue un sujet symbolique, mais les priorités ne sont pas les bonnes.
Si pour 71% des sondés, le tri régulier des mails est la principale action pour limiter son impact numérique, d'autres leviers sont pourtant beaucoup plus impactants :
• Réparer ses équipements au lieu de les remplacer;
• Acheter un équipement électronique seulement s’il est nécessaire;
• Favoriser l'achat d'équipements reconditionnés
Dit en 2 mots : Réduire (le nombre d'équipements) et Prolonger (leur durée de vie).
Depuis le 1er mandat MACRON en 2017, le sujet de l'écologie a pénétré le débat public au point d'avoir été l'un des principaux sujets de confrontation lors des élections de 2022. Pourtant, la prise de conscience des problématiques a conduit à un paradoxe : L'écologie est devenue un symbole que l'on aime arborer au même titre qu'une Rolex.
Très rapidement, tout le monde a voulu s'approprier le sujet au point de faire passer des inepties pour des vérités.
Parmi elles : l'impact du numérique sur l'écologie.
Oui, on ne va pas se mentir, le numérique contribue au dérèglement climatique (2 à 4% ). Mais il y a d'autres moyens de réduire drastiquement son impact environnemental :
> Prolonger la durée de vie de ses équipements (les smartphones mais aussi les frigos, voitures, etc.) -> -1 tonne de CO2/an;
> Réduire ses déplacements en voiture (oui, la voiture pollue plus que l'avion) -> -2,3 tonnes de CO2/an;
> Et pour les plus motivés... Avoir moins d'enfants (je ne vous incite pas à leur faire du mal non plus ! ) -> -60 tonnes de CO2/ans;
Oui, les robots vont supprimer des emplois, et c'est pas si mal !
On ne va pas se mentir, chaque métier comporte des actions qu'il faut faire, mais que personne n'apprécie. Si les métiers "de bureau" connaissent déjà une réduction de ces taches grâce à l'automatisation et à l'IA, certains métiers au contact des clients ne bénéficient pas encore de ces innovations.
Pourtant avec uLink, le nouveau robot de la société Aldebaran, est en passe de résoudre ce problème.
Leur solution ? Un robot polyvalent permettant le transport de charge de façon autonome et au contact des clients.
Cet équipement devrait permettre de soulager des tâches dans le domaine du retail (mise en rayon, inventaire, etc.) et de la santé (livraison de plateau-repas, dépôt de médicaments, transport de matériel ...). Avec une charge utile de 60 kilos et des capteurs de pointes (LIDAR 3D et caméra stéréo active comme sur les voitures autonomes), le robot pourrait s'intégrer à un flux humain sans risque. L'entreprise ambitionne à terme de pouvoir répondre à la pénurie de main-d'oeuvre que connaissent de nombreux secteurs dans le monde.
Aldebaran n'en est pas à son coup d'essai. La société s'est notamment fais connaitre grâce aux robots NAO, Romeo et Pepper. Elle a déjà produit plus de 40 000 robots tout autour du monde et vise les 5 000 unités par ans pour son robot uLink.
Les Cobots (Robots collaboratifs) datent des années 90 et s'ils ont réussi à intégrer le monde de l'industrie, les entreprises sont encore frileuses à intégrer ces dispositifs à proximité de leurs clients.
Pour des questions de sécurité principalement, mais surtout par crainte de l'impact des Cobots sur notre société (comprenez -> ils vont nous piquer notre boulot !).
Pourtant, ces équipements sont pour moi nécessaires à l'amélioration des conditions de travail dans de nombreux secteurs :
– La restauration -> Vous pensez vraiment que les serveurs et les cuisiniers apprécient de finir à minuit tout les jours de la semaine ?
– Le bâtiment -> Le port de charges lourdes au quotidien est un réel facteur de blessure dans le secteur...
– La santé -> La logistique d'un Hôpital est réellement consommatrice de ressources au quotidien.
– et bien d’autres applications !
Le seul frein à l'adoption de cette technologie est culturel. Certains pays d'Asie ont bien réussi à intégrer la robotique dans leur quotidien. Pour avoir pu tester ça au Japon, c'est un vrai changement de paradigme pour les collaborateurs, qui ont plus de temps pour s'occuper de la relation client ( bien souvent égal à vendre plus) et plus de confort de travail (donc moins de turnovers).
Selon moi l'intégration de la robotique dans notre quotidien n'est plus une question de "Quand ?" mais de "Comment ?"...
Le pass Navigo sur iPhone grâce à Apple Wallet. Oui, mais..
Il était temps !
Paris est la première ville Européenne à intégrer Apple Wallet à son écosystème de transport. Si les États-unis et plusieurs villes asiatiques ont depuis longtemps passé la pas, c'est la première fois que le vieux continent intègre cette technologie qui, en théorie, est révolutionnaire.
Tous ceux qui ont pu le tester vous le diront : les titres de transports sur smartphone ça vous change la vie !
Pourtant, la solution proposée aujourd'hui par Île-de-France mobilité ressemble plus à du bricolage qu'a une vraie solution de gestion des titres de transport. Le réseau francilien est tellement complexe à gérer qu'il ne supporte pas le paiement de ses titres par carte bancaire (même Rennes en est équipée, c'est vous dire !). In fine, le passe Navigo virtuel ressemble tout bêtement à une borne d'achat de titre portable. C'est déjà une belle innovation pour la région, mais on pouvait tout de même s'attendre à mieux de la part de la région hôte des JO 2024.
A titre d'exemple, je vous invite à vous informer sur le fonctionnement des titres de transport virtuel à Tokyo (PASMO et SUICA) qui eux représentent une expérience utilisateur vraiment révolutionnaire malgré la multitude d'acteurs de lignes !
Il était temps que l'Europe adopte les nouveaux modes de consommation vis-à-vis des transports. Aujourd'hui, se déplacer est devenu une commodité relativement désagréable, il est donc important de simplifier au maximum l'expérience des utilisateurs.
Dans de nombreuses villes, la tarification des titres de transport est suffisamment simple pour que la digitalisation des titres améliore drastiquement l'expérience utilisateur. Dans notre cas, la digitalisation a plutôt servi à transposer le fonctionnement actuel sans pour autant repenser le modèle de tarification. Je trouve ça plutôt dommage, car l'intégration d'Apple Wallet aurait pu être faire partie d'un projet plus grand de simplification du réseau de transport d'IdF.
Bref, c'est une avancée, mais peut mieux faire...
Neuralink en passe de "soigner" les handicaps moteurs ?
Le 28 janvier dernier, Neuralink avait annoncé avoir installé un implant cérébral sur un patient.
Si les 100 premiers jours ont été un succès pour le patient, l'implant connait des difficultés avec 85% des électrodes reliées au cerveau qui sont déconnectées.
Certains pourront dire que l'expérience est un échec, pourtant les faits sont là : une personne ayant perdu ses capacités motrices a pu, pendant un laps de temps, retrouver une partie de ses capacités.
De nouvelles expérimentations ont été autorisées avec cependant un bémol : il semblerait qu'une fois installé, l'implant soit quasi-impossible à remplacer (pour le moment).
Le transhumanisme est un concept qui souhaite intégrer la technologie au corps humain. C'est un sujet très présent dans la science-fiction qui pourtant semble être tabou en Europe.
Le développement de nouvelles solution pour "guérir" les handicaps pourrait relancer ce débat avec un besoin de faire évoluer le cadre législatif. Car quand certains entendent "redonner des capacités motrices et cognitives" d'autres peuvent entendre "humain augmenté".
Personnellement, je ne sais pas quelles limites donner à ce cadre. D'un point de vue technique, la possibilité de repousser les limites de notre corps est un sujet passionnant. Du point de vue sociétal, le transhumanisme risque de créer une nouvelle forme de discrimination entre les travailleurs "équipés" et les autres.
Certains diront que cet avenir est dystopique ou très lointain. Je pense personnellement que c'est un avenir plus proche qu'on ne le pense !
Global news (In english) : African AI Workers Plea for Fair Treatment Amid Exploitation by US Tech Giants
African workers employed in AI data labeling and content moderation for US tech companies are calling on President Biden to address their exploitation. In an open letter, 97 Kenyan workers described their jobs as "modern-day slavery," detailing low wages and traumatic working conditions. They urged Biden to discuss these issues with Kenyan President William Ruto during his US visit.
These workers, crucial to AI projects like OpenAI’s ChatGPT, often earn less than $2 per hour and are exposed to distressing content for extended periods, leading to severe psychological harm. The letter, backed by the African Content Moderators Union, demands that US companies comply with local laws, stop union-busting, and ensure fair and dignified working conditions.
The call for intervention highlights the disconnect between the Biden administration’s worker-centered policies and the realities faced by overseas tech contractors. As tech companies expand globally, the article underscores the urgent need for equitable labor practices and accountability.
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Culture tech
L'informatique quantique
En ce moment, on entend parler de quantique dans tout les sens : Crème quantique, Patch quantique, Médecine quantique…
Je ne m’amuserais pas à parler des ces arnaques produits, d’autres le font déjeuner très bien (@ggmilgram sur YouTube par exemple).
Par contre il a quelque chose de quantique et qui risques de révolutionner le monde de l’informatique : L’informatique quantique.
Pour comprendre le fonctionnement de l’informatique quantique, il faut comprendre comment fonctionne l’informatique classique. On utilise des interrupteurs (transistors / Bit) qui vont stocker une information sous forme de 0 et de 1 pour pouvoir l’utiliser dans des calculs. Car oui en informatique tout est une histoire de calcul.
Même si ce modèle peut sembler naturel, il atteint ses limites à mesure que l’on réduit la taille des composants électroniques. En cause les effets de la « mécanique quantique » que subissent les atomes et qui ne suivent pas les mêmes règles que la « mécanique classique ».
Au lieu de subir ces effets, des chercheurs se sont demandé comment tirer parti de ces phénomènes pour améliorer les capacités de calcul des ordinateurs : c’est ainsi qu’est née l’informatique quantique.
L'informatique quantique se base sur les concepts de Superposition, de Qbit et d'intrication :
Le phénomène de superposition implique qu'une unité de mesure puisse entrer dans un état particulier ou il est dans deux états en même temps (les physiciens ne m'insultez pas, je vulgarise). En réussissant à détecter le moment où l'unité entre dans un état de superposition , on obtient un niveau d'information supplémentaire.
Les Qbit (pour Bit quantique) sont une unité de stockage de l'information. Par opposition à un Bit "booléen", un Qbit suit la logique quantique lui permettant de tirer parti du phénomène de superposition et ainsi posséder 3 états de l'information.
L'intrication est un autre phénomène quantique qui distingue les qubits des bits classiques. Lorsque deux qubits sont intriqués, l'état de l'un est directement lié à l'état de l'autre, même s'ils sont séparés par de grandes distances. Cela permet une coordination et une communication extrêmement rapides entre les qubits, augmentant encore la puissance de calcul des ordinateurs quantiques.
Ces concepts permettent au final de mettre au point des ordinateurs plus rapide pour la résolution de problème complexe : Cryptographie, simulation de molécule, optimisation de parcours logistique, etc.
Au final, l'informatique quantique ne va peut-être pas impacter votre activité tout de suite (pour de nombreuse problématique technique que je ne vais pas détailler ici). Par contre il est certain que la mise au point de ces nouveaux outils de calcul va permettre de nombreuses avancées dans le monde de la recherche qui au final, vont créer des opportunités pour les entreprises.
Je vois venir, pas la peine de rêver, ce n’est pas demain la veille qu'un ordinateur quantique va venir remplacer votre ordinateur de bureau... D'abord, car ce n'est pas aussi simple de miniaturiser un ordinateur quantique qu'un ordinateur classique. Et surtout, parce que ça ne vous servirait à rien !
Bref, l'informatique quantique, c’est toute une histoire !
Voici ma revue de tech du mois de juin.
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On se revoit le mois prochain !
À propos de moi :
Je suis Valentin SOUVAY, fondateur d’Onilys et j’accompagne les entreprises dans leurs projets IT. En bref, je fais du conseil en IT et plus particulièrement de l’assistance à la maîtrise d’ouvrage.
J’aime partager mon expertise et mes expériences autour du numérique, donc si besoin, je suis joignable par mail (valentin.souvay@onilys.fr) pour un échange ou pour prendre un café !